Suisse - Même s'il en est à son troisième séjour avec l'équipe
canadienne aux Championnats du monde de hockey, vous ne trouverez pas
le nom du gardien Chris Mason dans quelque sommaire que ce soit.
Du moins, pas encore.
Son travail a consisté
jusqu'ici à regarder beaucoup de matchs des estrades et à revêtir
l'uniforme une fois, il y a deux ans à Moscou, pour servir de
substitut. Tout cela est sur le point de changer, puisque
l'entraîneur-chef Lindy Ruff a décidé que Mason serait le partant du
Canada pour le match de dimanche, contre la Hongrie.
Le gardien de 33 ans attendait ce moment depuis longtemps.
"J'ai
bien hâte, a-t-il dit après l'entraînement de samedi. On m'avait dit
que je disputerais peut-être ce match et j'en étais très excité et
nerveux à la fois. C'est un rêve qui se réalise.
"Même quand j'étais le troisième gardien, je voyais mon nom sur le chandail de l'équipe canadienne et je ne pouvais le croire."
Son
enthousiasme est sincère. Mason n'a même pas eu le temps d'avoir un
entretien avec son entraîneur-chef chez les Blues de St. Louis, Andy
Murray, après l'élimination de ces derniers contre les Canucks de
Vancouver qu'il était déjà sur un avion pour la Suisse. Il aime tout
simplement porter l'uniforme à feuille d'érable.
"Quand vous êtes jeune et que vous
regardez Équipe Canada, vous éprouvez de la fierté juste à penser que
vous pourriez porter cet uniforme. Je pense que c'est le but ultime que
de défendre les couleurs de son pays."
Les Canadiens affronteront ce qui se veut peut-être le plus grand
négligé de ce tournoi, la Hongrie, qui revient à l'avant-scène du
hockey internationale après une absence de 70 ans. La Hongrie a acquis
son laissez-passer en gagnant les Championnats du monde "B", à Sapporo,
au Japon, l'an dernier.
Aucun Hongrois n'a jamais atteint la LNH, bien que le gardien Levente
Szuper et Janos Vas eurent été repêchés. La Hongrie compte d'ailleurs
un avocat et un professeur d'éducation physique au sein de son
alignement.
Malgré
cela, la Hongrie est venue à 13 secondes de prêt de soutirer un match
nul à la Slovaquie en ouverture de tournoi, mais s'est finalement
inclinée 4-3. Bien des joueurs de l'équipe ont alors quitté la
patinoire avec le sourire.
"C'est leur finale de la coupe
Stanley, a déclaré l'entraîneur-chef Pat Cortina, natif de Montréal.
C'est La Mecque du hockey pour eux. Juste les amphithéâtres et la façon
dont les joueurs sont traités dans ces championnats 'A' est important
pour eux. Ils ne profitent pas de telles conditions très souvent."
L'objectif
principal du Canada sera d'utiliser cette rencontre pour apprendre à
mieux se connaître, puisque la seule autre fois où ses joueurs ont joué
ensemble, c'était au cours de la victoire de 6-1 contre le Bélarus en
ouverture de tournoi.
Ruff et ses adjoints mettront aussi
l'accent sur le respect de l'équipe hongroise : ce tournoi est réputé
pour apporter son lot de surprises.
Le canada vont l'emporter